Sylvain Rabetsaroana, prenant la parole devant une assistance comprenant notamment des chefs de parti ou d'association, fait remarquer que le Gouvernement actuel bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds. Raison pour laquelle le déblocage des financements a eu lieu sous l'actuel régime. Une manière sans doute pour lui de souligner que le précédent régime n'a pas eu cette confiance des partenaires techniques et financiers.
Il reconnaît en outre que de nombreux contrats ont été signés par les anciens tenants du régime. Cependant, la plupart sinon tous les contrats en question n'ont abouti à rien. Pire, certains ont fait rentrer le pays un gouffre dont on a du mal à s'en sortir jusqu'ici. Il rappelle notamment les contrats concernant les grandes mines ou encore le contrat pêche signé en Chine qui prévoit le déploiement de 330 bateaux dans les mers de Madagascar qui a conduit à l'accaparement des ressources halieutiques. Il pointe également du doigt le coût exorbitant de la construction de la route Tsarasaotra - Ivato, estimé à 20 millions de dollars durant la Transition et réalisé pour au moins deux fois plus cher, une fois le changement opéré à la tête du pays. Il dit aussi que si le régime précédent avait fait ça, la population lui aurait renouvelé sa confiance lors des dernières élections dans le pays.
Manque de respect
Rabetsaroana Sylvain, sur la concertation nationale souhaitée de tous ses vœux par l'Opposition, réplique que Madagascar n'est ni en situation de crise politique ni dans une situation de guerre civile pouvant motiver une telle initiative. Il rappelle que la population malgache, lors des élections présidentielles de 2013 et 2019, a choisi ses dirigeants. Il indique que les demandes de concertation nationale sont des tentatives de créer des troubles et visent uniquement à un partage de sièges. Il en appelle les politiciens à attendre les élections de 2023 et à faire une concertation avec leurs électeurs au moment du scrutin.
Sylvain Rabetsaroana estime par ailleurs préférable que la communauté internationale s'abstienne de faire des commentaires tendant à l'interférence dans les affaires internes du pays, notamment les élections de 2023. Il serait selon lui plus approprié que ceux-ci renforcent par exemple, la sensibilisation à l'inscription dans la liste électorale et à une participation massive aux élections. En effet, un taux de participation massif aux élections est le gage d'une plus grande légitimité des dirigeants élus.
Parlant toujours d'élections, Sylvain Rabetsaroana touche également mot des critiques sur les patrons de la Haute Cour constitutionnelle et la Commission électorale nationale indépendante, pour leur supposée proximité avec le pouvoir actuel. Le conférencier de remarquer que ces personnes ont été élues par des institutions, des associations, des syndicats ou des organisations de la société civile. Il parle ainsi de manque de respect envers des institutions. Et lui d'appeler par ailleurs à cesser les appels à la médiation de la communauté internationale qui constitue un manque de respect à la souveraineté nationale du pays.
Recueillis par Lalaina A.